Saint-Ours (2025)
Le premier album de Matt Moln est enfin disponible! Après une participation remarquée à Star Académie en 2021 et la sortie de plusieurs singles au cours de la dernière année, l’artiste franchit une nouvelle étape avec Saint-Ours. L’album s’imagine comme une expérience mystique où la rencontre avec une bête (clin d’œil à La bête lumineuse de Pierre Perrault) déclenche une réflexion profonde sur la transmission, l’identité et les liens invisibles qui unissent les générations. On y retrouve l’introspection caractéristique de Matt Moln, mêlée à des arrangements audacieux qui oscillent entre douceur planante et éclats d’énergie brute. D’où cette tonalité particulière : continuellement tragique, mais toujours teintée d’une légère ironie.
«Au début de l'album, quand les protagonistes trouvent la bête, elle est couchée au sol, souffrante, et somme toute, folle et mourante. Elle est malade et les personnages, du fait qu'ils l'ont vue, en seront affectés. Ça joue sur l'idée d'hérédité : les pathologies physiques et psychologiques, on se les passe par le sang (du moins, c'est ce qu'on se dit). Ou bien (et c'est là le mystère et la source de la paranoïa), on ne se les passe pas du tout.» -Matt Moln
Les textes jouent sur l’ambiguïté entre rêve et réalité, tandis que des rappels sonores et des mélodies entre mêlées renforcent l’impression d’un voyage onirique. À mesure qu’on avance, l’album devient plus froid, comme s’il se retirait doucement dans le silence. Les morceaux déjà dévoilés, comme «Tragique décès d’une âme sensible» ou «Dormir debout», annonçaient une dualité entre une sensibilité poignante et une ambition musicale portée par des arrangements complexes et immersifs. Avec Saint-Ours, Matt Moln pousse encore plus loin cette exploration.
Pochette : Samuel Dumont-Lévesque
Tu n’as peur de rien (2024)
Tu n'as peur de rien, c'est le typique mémo vocal qui traine dans mon cell pendant des années, et qui d'un coup commence à faire sens. Elle a été composée en deux nuits (une en 2019, l’autre en 2022). La première fois, le premier couplet est sorti d’un coup, la deuxième, le reste de la chanson.
Les paroles sont restées assez floues ; j'aime l’idée qu’une chanson est un vide à combler. Je pense qu’elle exprime un sentiment assez vague, quoique très plein : la peur qui naît immanquablement quand on ne sait plus où aller. La chanson questionne l’optimisme creux de celui qui dit « L’avenir nous le dira ! » en souriant comme un grand soleil niaiseux.
Musicalement, je trouve que ça sonne un peu comme une tempête de neige : froide, glaciale même, mais pleine de mouvements brusques, puissants, imprévisibles. La douce violence qu'on découvre, le souffle court, au bout du rouleau.
Naufrage (2024)
Je voulais écrire une chanson avec un plot twist. J’ai connu des gens comliqué qui pleurait beaucoup. Des marqués à vie par un de ces drame ordinaire, incapable de ressentir par peur du pire.
Naufrage est une berceuse qui parle d’amour, d’amitié, de tout ce qu’il y a entre les deux, et d’à quel point on est capable de se mentir : car le naufrage, au final, c’est qui?
En studio, ça marchait moyen. Trop naïve. Et malgré ça, on l’a quand même terminée. Des chansons comme ça, ça prend des jours à construire, comme quoi, ça disait quand même quelque chose.
Pochette : Frédéric Leblanc
Pochette : Frédéric Leblanc